J’ai rencontré Andréa en juillet 2024, lors d’un soin rebozo que l’on m’avait offert pour mon postpartum. Un soin qui attisait ma curiosité depuis plusieurs mois. J’en suis ressortie apaisée, remplie d’amour, comblée de bonheur et de toute l’attention que Andréa m’avait consacrée pendant 3h.
Je n’ai depuis cessé de penser à ce soin, et à la si belle personne qu’est Andréa. Et je regrettais de ne pas avoir pu discuter davantage avec elle sur son parcours, sur sa vie et sur l’essence même de ce soin.
J’ai très vite eu envie de lui consacrer un article et de la photographier dans son travail, afin de capturer l’amour qu’elle donne dans ses différents accompagnements.
Andréa PIRES est doula sur Bergerac. Elle m’a confiée avoir toujours souhaité travailler dans le relationnel.
L’autre me fascine, la relation à l’autre me fascine. Les relations psychologiques et sociétales me fascinent. J’ai toujours voulu accompagner l’autre.
Au départ, pour se réparer, elle et son histoire, elle a été monitrice éducatrice en institution spécialisée.
A la naissance de son fils, elle a préféré arrêter, pour pouvoir lui consacrer de l’énergie à la fin de ses journées – chose qui lui semblait impossible avec ce métier.
« Je me suis intéressée aux pédagogies alternatives, par rapport à mon fils. J’avais envie de lui apporter quelque chose de différent de ce que j’ai reçu, et ce que la société impose aux parents en matière d’éducation. »
Très vite devenue passionnée par cette pédagogie, elle a travaillé 3 ans dans une école Montessori en Gironde, en tant qu’assistante Montessori.
J’aimais beaucoup accompagner les enfants au quotidien, pouvoir observer la façon dont évoluaient dans un cadre tel que celui proposé par Montessori me fascinait !
En parallèle, elle a ressenti le besoin de monter son cabinet avec ses valeurs, sa façon de faire, sans trop savoir comment et sous quelle forme elle voulait accompagner les parents. C’est un peu par hasard qu’elle a découvert le métier de doula. A la suite d’une formation des cercles maman-bébé.
« Ca collait avec ce que je voulais faire : aller à la source de la parentalité ! »
En 2021, elle saute le pas et s’inscrit pour 9 mois à l’école Envole et Matrescence de Bordeaux.
Cela fait maintenant 3 ans que j’exerce le métier de doula. C’est vraiment une évidence pour moi.
Accompagner les parents pendant la grossesse et le postpartum
Grossesse
Ce qui plait à Andréa, c’est le lien avec la famille qui se crée en continuité avec ce que la maman vit dans sa maternité. Elle est à l’écoute, pose beaucoup de questions pour comprendre le cheminement de chacun vis-à-vis de l’accouchement, la parentalité… sans porter aucun jugement, ou donner son avis.
« Je reste factuelle dans les informations que je vais donner aux parents. Si une maman souhaite une césarienne programmée par exemple, je vais interroger sur l’origine de ce choix, son histoire, afin de savoir comment l’accompagner dans ce projet. »
Elle ajoute : « Je ne suis pas du tout là pour juger les différents choix d’accouchement, de maternité, de parentalité. Je vais simplement poser des questions pour savoir dans quel choix, quel projet se situent les parents. »
Andréa ne force pas les choses. Et c’est bien ce qui la caractérise : l’écoute.
Quand elle accompagne les familles, Andréa prend la place qu’ils veulent bien lui donner. S’ils ont besoin de quelqu’un de disponible même en dehors des rendez-vous, c’est possible. Et l’inverse aussi.
L’idée c’est que je sois une personne ressource, comme elles l’entendent. Je ne vais pas imposer ma présence si la famille ne la souhaite pas. De même parfois j’ai des mamans en début de grossesse qui disent vouloir absolument ma présence le jour de l’accouchement. Il faut se laisser le temps, au fur et à mesure de la grossesse les besoins peuvent évoluer.
Andréa accorde également une grande importance aux coparents, lors de ses accompagnements, et leur permet de lui écrire s’ils ont des interrogations ou besoin d’échanger sur un sujet.
Nous sommes tellement tournés autour de la maman, qu’on en oublie le coparent, qui porte énormément de choses. Si ce dernier n’est pas bien, cela peut se sentir sur la maman, et la grossesse. C’est important de remettre le coparent au centre du projet. Savoir comment il se sent, s’il a des appréhensions, comment il envisage le postpartum… etc.
« Cela permet de mettre de la communication aussi au sein du couple.
Après la grossesse, et l’accouchement, Andréa est également disponible pendant le postpartum de la maman. Elle peut préparer des plats, et être à l’écoute du ressenti de la maman, mais aussi du papa ou coparent.
Postpartum
Andréa accorde une grande importance à l’écoute, au partage et au bien-être de la maman bien sûr, mais aussi du papa.
Encore une fois, je m’occupe à la fois de la maman et du papa. Cela peut être à travers la préparation de plats, ou simplement être à l’écoute de leurs ressentis, mais aussi des massages pour la maman, ou la surveillance de bébé si elle a besoin de s’accorder un peu de temps sous la douche par exemple.
Animation de cérémonies
Le blessing way : redonner un côté sacré à la naissance
Devenir maman, c’est passer d’un statut de femme à maman. Un passage qu’Andréa trouve très accompagné de manière médicale, et très pragmatique, mais dont le côté sacré se perd.
« C’est un passage hyper important, tant au niveau corporel que psychique. »
On connait en effet très bien les Babys Shower, où l’on remet des cadeaux, dans la convivialité… etc. Andréa nous explique un peu mieux ce que comprennent les Blessing Way.
« C’est être entourée des femmes qui sont chères à la maman (sœurs, la maman, des amies…), lors d’un moment ponctué de rituels et d’activités. »
« Quand je dis rituels, je n’entends pas par là des choses chamaniques » sourie Andréa, « C’est plutôt le fait de matérialiser par un objet ce que la maman a vécu, ou est en train de vivre. »
Un exemple qu’aime beaucoup pratiquer Andréa, est le rituel des trois bougies, chacune représentant un trimestre de la grossesse. A chaque bougie, la maman explique ce qu’elle a vécu pendant son trimestre.
« Ca permet de déposer, d’être écoutée, sans aucun jugement. C’est un vrai rituel qui peut parfois faire sens à plusieurs générations, et qui permet de lever des tabous. »
D’autres activités comme du body painting, un reportage photo pour la maman, ou une séance de yoga prénatal peuvent par exemple être également imaginées.
La cérémonie de couple : pour remettre le couple au centre du projet.
Cette cérémonie, entièrement imaginée par Andréa permet de remettre en avant ses valeurs de couple, l’amour qui le constitue, et de se reconnecter l’un à l’autre.
L’idée c’est de nourrir le couple amoureux pour que le couple parental fonctionne.
Andréa met l’accent sur le fait que nourrir son couple est très difficile dans la société actuelle, car notre train de vie ne le permet pas toujours. Lors de cette cérémonie, elle propose au couple d’apprécier son amour dans le cadre d’une période exceptionnelle, afin de se rappeler qu’il s’aime.
« Le but est de célébrer le couple dans le cas de l’arrivée d’un enfant, au même titre que le mariage qui est très cérémonial. »
La cérémonie de naissance
Cette cérémonie, et les rituels qui l’accompagnent, est à destination de la maman, qui peut aussi être accompagnée par des femmes qui lui sont chères. Elle permet de déposer l’histoire de son accouchement, de son postpartum, les éventuelles violences ou traumatismes ou à l’inverse la transformation puissante et psychique qu’elle a pu rencontrer.
L’idée ici c’est de cristalliser cet accouchement s’il a été positif, ou au contraire d’évacuer des choses pour ne pas que ça la suive sur le long terme.
Le soin rituel Rebozo : un soin d’amour
Andréa propose ce soin à domicile ou à son cabinet sur Bergerac.
J’ai réellement été happée par la passion qui l’anime et tout l’amour qu’elle apporte à ce soin. Un échange passionnant sur ce sujet, et sur la transmission qu’elle a reçu de la sage-femme mexicaine Mayra Martinez.
« J’ai beaucoup de respect pour ce soin. Je voulais me former à la source, avec une sage-femme mexicaine ou quelqu’un qui réalise ce soin souvent et qui vienne du Mexique. Moi qui suis très tatillonne pour faire les formations, lorsque j’ai vu cette transmission, je me suis inscrite tout de suite. »
Mayra habite et travaille au Mexique. Elle fait de temps en temps une tournée sur plusieurs villes de France, et c’est à Toulouse qu’Andréa a fait cette première transmission qui l’a beaucoup passionnée.
Qu’est-ce que le soin rebozo ?
Pour beaucoup de mamans, c’est un soin bien-être, comme on en trouverait dans un spa.
Andréa explique : « Ce n’est pas un soin bien-être, c’est un rituel. Un rituel de passage. »
« Quand je fais ce soin, je le fais sur un lit, ou sur le sol si la maman ne veut pas aller sur le lit. Je ne le fais pas sur une table comme on le ferait pour un massage. »
Andréa insiste : « Un soin rituel, c’est un soin rituel. Si la femme cherche simplement à se détendre, c’est un massage. Si elle veut aller chercher des choses à l’intérieur d’elle-même, plus profondément, comment elle se sent dans son corps, son environnement… là c’est un vrai rituel. »
Ce qu’elle aime par-dessus tout dans ce soin, c’est l’amour inconditionnel qu’elle donne à la maman. Quand Andréa donne ce soin, il n’y a que la maman qui compte. Elle le décrit comme un soin d’amour, de sororité, de femme à femme, de douceur de lenteur.
« Quand je fais ce soin-là, je considère la femme comme une déesse, Aphrodite. L’idée c’est qu’elle puisse ressentir ça, et qu’elle se sente considérée dans ce qu’elle est. C’est un soin que j’affectionne beaucoup. »
Andréa souhaite offrir ce soin de la même façon que Mayra lui l’a transmis, dans le plus grand respect. Et pour ne pas en perdre l’énergie, elle veille régulièrement à se le réapproprier de nouveau auprès de la culture mexicaine, en renouvelant la transmission avec la sage-femme.
Elle ajoute : « Quand tu occidentalises des soins comme celui-ci, aussi puissants, tu perds les fondements, tu perds l’énergie. Cette énergie-là devrait être telle qu’elle est. »
Mot de la fin
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Anne-Sophie LE PEMP
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Anne-Sophie a toujours été passionnée par la maternité et les ventres de femmes enceintes. Le 7 octobre 2024, elle lance Parentela, la plateforme qui facilite la vie des parents et des professionnels du secteur de la périnatalité.