Premier bébé – Lorenzo
Récit de Adeline
Mon accouchement aurait pu me traumatiser, pourtant je l’ai très bien vécu.
Depuis le début de ma grossesse, je pressentais que j’allais avoir une césarienne. Mon instinct me le criait. À quelques jours du terme, lorsque j’ai senti que le travail commençait, nous nous sommes rendu à la maternité. Ils ont décidé de nous garder.
La journée et la nuit ont été très longues. J’ai résisté le plus longtemps possible à l’appel de la péridurale, et j’avais demandé à ce qu’on laisse dormir le futur papa au maximum, au cas où les choses se corsent. J’ai bien fait.
Après 24 heures de travail, je commençais à ne plus réussir à gérer les contractions, on m’a proposé le gaz mais je ne l’ai pas supporté. J’ai fini par demander la péridurale et qu’on réveil mon conjoint, qui dormait dans une pièce voisine.
La pose de la péridurale s’est très bien passée. J’ai eu une anesthésiste aux doigts de fée. Mon conjoint est arrivé quelques minutes après, et tout s’est enchaîné.
La sage-femme qui m’accompagnait depuis le début de la nuit était inquiète au sujet du rythme cardiaque de notre fils, et mon col ne s’ouvrait pas suffisamment vite (4cm en 24h). Après concertation avec l’obstétricienne de garde, il est décidé qu’on parte en césarienne d’urgence.
Notre bébé ne supportait plus le travail et ça n’avançait pas. On me conduisit au bloc, et mon conjoint est resté à l’extérieur. Le produit ne faisant pas effet, on m’a mise sous anesthésie générale. J’ai alors fermé les yeux, la main tenue par la même sage-femme qui me suivait ce jour-ci.
À mon réveil, elle était encore là à me tenir la main. Elle m’a très vite montré par le biais du téléphone de mon conjoint les premières photos de lui et notre petit en peau à peau. Il essayait de téter son père.
Notre petit roi est né à 6h33, le 19 janvier 2023.
L’attente pour me remonter en chambre m’a semblée interminable. Quand les brancardiers sont venus me chercher, mon fils et mon conjoint m’attendaient.
J’ai de suite eu notre fils dans les bras et je l’ai mis au sein aussitôt. La connexion a été immédiate : aucune douleur, aucune crainte. Nous nous sommes compris directement.
J’ai réussi à me lever dès le début d’après-midi, avec seulement quelques tiraillements supportables.
Malgré l’urgence, j’ai très bien vécu cette césarienne et je m’en suis très bien remise. Je pense que le fait que je sentais depuis longtemps que ça finirait ainsi a beaucoup joué sur mon ressenti et mon acceptation de la situation.
Aujourd’hui, 17 mois plus tard, je regarde cette belle cicatrice avec fierté. Elle fait partie de notre histoire.